Les bureaux du CODERS 75 sont situés au 65 de la rue du Moulin des Prés. En contrebas de la Butte aux Cailles, à deux pas des tours du 13ème arrondissement et de la ville chinoise, le quartier a un petit air de banlieue avec son mélange d'immeubles d'habitations en brique, pierre de taille ou béton et de pavillons en pierre meulière.
Les noms des rues rappellent encore, pour celles qui n'ont pas été baptisées de patronymes d’hommes politiques, ecclésiastiques, militaires et autres personnalités pour la plupart aujourd’hui oubliées, le caractère champêtre d'autres temps.
Le quartier se situe sur le territoire de l'ancien village de Gentilly. La commune de Gentilly, séparée de la capitale par le mur des Fermiers Généraux, communiquait avec Paris par les barrières d'Italie (place d'Italie), des Généraux (rue Corvisart), de la Glacière (rue de la Glacière) et de la Santé (rue de la Santé).
Cet ancien village était un des plus séduisants des environs de Paris au temps de Louis XIV.
La principale industrie de Gentilly était celle des tanneurs et des mégissiers installés sur les bords de la Bièvre où leurs fabriques alternaient avec des tavernes que fréquentaient les amoureux.
Gentilly possédait aussi des prairies qui eurent une grande célébrité, à la fin du XVIIIe siècle, par leur incomparable richesse botanique et entomologique. Tournefort y fit d'intéressantes découvertes au cours de ses herborisations autour de Paris.
La majeure partie de la commune de Gentilly comprise entre le mur des Fermiers Généraux et l'enceinte de Thiers a été longtemps un vaste marécage. La rue de Tolbiac, ouverte en 1863 le surplombait sur un remblai de près de 15 mètres de haut avant qu'il fût comblé à partir de 1887 pour devenir habitable.
La rue Brillat-Savarin a été, jusqu'en 1894, une section de l'ancienne rue du Pot-au-Lait qui longeait la rive ouest de la Bièvre depuis la poterne des Peupliers jusqu'à notre rue Daviel.
La rue de la Fontaine à Mulard (le mulard est un hybride du canard commun et du canard musqué) provient d'un sentier devant son nom à celui d'une petite source qui donnait de l'eau potable au quartier et qui alimentait la Bièvre; elle était située à l'extrémité sud de cette rue sur un coteau dominant la rivière.
La rue de la Glacière est l'ancien chemin de Gentilly existant déjà en 1636 et conduisant de Paris à Gentilly. L'avenue d'Italie, ancienne voie romaine de Lutèce à Lyon et à Rome, s'est appelée la route de Fontainebleau jusqu'en 1867.
La rue du Moulin de la Pointe est un ancien chemin figurant sur les plans de 1730 : il doit son nom au moulin édifié à la pointe que ce chemin formait avec la route de Fontainebleau (avenue d'Italie).
La rue du Moulin dès Prés longe, au sud de la rue de Tolbiac, le côté oriental du bras droit de la Bièvre. Elle doit son nom à un des nombreux moulins situés dans les prairies arrosées par la Bièvre. Elle se prolongeait jadis jusqu'à la rue de la Fontaine à Mulard. Elle coupe le passage du Moulin des Prés, ancienne impasse Désirée, puis traverse la place Paul-Verlaine, autrefois place du Puits-Artésien.
La rue du Moulinet tire son nom d'un petit moulin situé à l'angle de cette rue et de la route de Fontainebleau.
La Butte-aux-Cailles n'a commencé d'être habitée que vers 1850, et ce fut par de pauvres gens, chiffonniers pour la plupart expropriés de la Cité Doré. Ce n'était auparavant qu'une région presque déserte, couverte de vignes et de quelques moulins. On y chassait volontiers les oiseaux - pas seulement les cailles qui y étaient nombreuses - et dans les guinguettes on allait boire le vin clairet de Bagneux.
Le quartier ne fut rattaché à Paris qu'en 1860. Pour le découvrir, il suffit de partir de la place d'Italie et de prendre la rue Bobillot pour atteindre l'étonnant labyrinthe des ruelles qui s'attachent au flanc de la Butte.
Afin d'augmenter le débit (parfois minime) de la Bièvre, François Arago fit creuser, de 1866 à 1872, un puits artésien, rue Bobillot, au nord de la place Paul-Verlaine. Ce puits débita une eau à la température de 28°, légèrement sulfureuse et d'un débit de 6.000.000 de litres en 24 heures. On l'utilise depuis 1924 pour une piscine municipale.
Texte d'après Jacques Hillairet, Connaissance du Vieux Paris, 1969 et Rochegude / Clébert, Promenades dans les rues (Rive gauche I), 1958